jeudi 22 mai 2008

Epilogue

C'est donc bien rentrés en France, avec quelques heures de retard sur l'horaire prévu, que s'achève ce voyage. Tout s'est bien passé, la météo a été exceptionnelle, et les élèves semblent ravis de leur séjour. Les profs le sont également. Donc voici un petit message pour fermer ce blog et vous remercier tous, parents, élèves et collègues pour votre participation. Et peut être à une prochaine aventure, qui sait....

mercredi 21 mai 2008

Jour 8 – O mon bateeeeaaaaaaauuuuuuu !

Hop hop hop, il est 8 heures, les bagages sont prêts, il faut quitter Dublin. Les adieux aux familles sont rapides et pas franchement émouvants. Si certains élèves ont noué de bons contacts avec leurs hôtes Irlandais, d’autres (dont certains profs) n’ont pas beaucoup communiqué avec les familles, à Dublin notamment…
Nous quittons Dublin pour New Ross, à proximité de Rosslare et berceau de la famille Kennedy. Nous devons visiter le Dunbrody immigrant ship.
Il s’agit d’une reconstitution d’un navire du XIXe qui effectuait la traversée entre l’Irlande et New York. 7 millions d’Irlandais ont effectué cette traversée à sens unique pour échapper à la famine et trouver des conditions de vie meilleures aux Etats-Unis. Parmi eux, les ancêtres de la famille Kennedy.
La visite nous présente d’abord la construction du navire à travers un film, puis les lycéens montent à bord. Le « Dunbrody » a la taille du Belem, c'est-à-dire une soixantaine de mètres sur 6 de large environ.



























Ce n’est donc pas un grand navire. Cependant 300 personnes se sont entassées sur celui-ci. Si l’équipage et les « premières classes » bénéficiaient de logements plus ou moins privatifs, les passagers « normaux » s’entassaient à 5 ou 6 par couchette sur un seul pont. Le voyage durait 6 à 8 semaines, la nourriture était mauvaise et en faible quantité et les passagers ne bénéficiaient que d’un seau d’eau de mer par jour pour se laver.
Autant dire que la traversée était pénible et nombres d’immigrants y ont laissé leur vie, notamment les enfants et les personnes âgées. La visite est relativement vivante puisque des comédiens reconstituent les passagers du bateau.


Nous mangeons à proximité puis prenons la route pour le port de Rosslare pour embarquer sur notre ferry, le même qu’à l’aller. Nous montons à bord à 15 heures. Les élèves sont bien rôdés et ils retrouvent très rapidement leurs marques sur le navire.
Le ferry quitte l’Irlande à 16 heures, direction : Cherbourg.





Au large de l’Irlande, une surprise nous attend. Un lourd hélicoptère des Gardes Côtes Irlandais se positionne au dessus du ferry. Le navire conserve malgré tout son cap et sa vitesse. Un exercice d’évacuation commence. Les gardes côtes débarquent des militaires puis une civière, puis tout le monde rembarque à bord de l’hélicoptère. Peu avant la fin de l’exercice, les matelots du navire s’énervent et font évacuer tous les ponts où les passagers observaient l’exercice. Une ceinture est tombée de l’hélicoptère et vient de blesser un passager, heureusement sans gravité. La manœuvre était cependant impressionnante. Le maître d’équipage nous expliquera ensuite que ce genre d’entraînement surprise est régulier : l’hélicoptère apparaît brutalement et ils doivent réagir tout aussi rapidement.














Le calme revient ensuite et la soirée commence. Après un repas relativement frugal à la cafétéria du navire, tout le monde se détend. Un professeur fête ses 38 ans…
Le dance floor est ensuite envahi par nos lycéens et quelques collégiens ; d’autres restent dans leurs cabines. A minuit, c’est l’extinction des feux. Aucun malade n’est à déplorer, la mer est d’huile, meilleure qu’à l’aller et le soleil a brillé toute la journée. Franchement, tout est très bien organisé.











mardi 20 mai 2008

Jour 7 – La fin est proche

Sept jours avec le soleil, nous ne sommes pas loin du record irlandais, les professeurs accompagnateurs s’excusent d’avoir conseillé à vos enfants d’apporter un imperméable, même si la température est quand même fraîche…
Le démarrage est matinal, il faut décoller à 8 heures aujourd’hui, car les familles d’accueil travaillent… Nous ne gaspillons pas ce temps précieux et en profitons pour refaire un tour de la ville en bus.
A 9h30, nous arrivons à Kilmainham Gaol, célèbre prison de Dublin transformée en musée. Le temps de faire une nécessaire « escale technique », la visite commence. L’édifice est aussi accueillant qu’une prison (normal), le guide n’est guère plus cool. Il a dû travailler ici. Il nous présente cependant l’histoire du bâtiment lors d’une projection de diapositives et de films très claire. La prison a été ouverte par les britanniques en 1796 suivant un plan et un concept ultra-moderne pour l’époque. Elle a été construite au sommet d’une colline pour être bien ventilée et éviter les maladies censées se multiplier dans des pièces peu aérées. Cela veut dire aussi que les cellules n’avaient ni carreau ni volet : seuls les barreaux fermaient les fenêtres. La vie devait y être rude sous le climat irlandais pas franchement torride.

Les ailes du bâtiment étaient également très lumineuses afin de « réinsérer » les détenus : la lumière qui leur venait du ciel était sensée les rendre meilleurs.

La prison en temps normal a compté 1000 détenus, les plus jeunes étant âgés de 7 ans. Des pics de population sont cependant atteints de 1848 à 1850 au temps de la Grande Famine Irlandaise (9000 prisonniers), puisque les irlandais commettaient des délits exprès pour vivre en prison où la nourriture était régulière, plutôt qu’en ville où les chiens et les chats se transformaient en ragoût (l’origine du « fameux » Irish Stew ?). La prison servait aussi de dépôt pour les « criminels » déportés sans retour vers l’Australie.
Kilmainham connait également une forte fréquentation entre 1916 et 1923 lorsque les Anglais remplissent les geôles avec les rebelles. Les britanniques partis, les loyalistes irlandais utilisent les cellules pour leurs adversaires mais néanmoins compatriotes républicains. Des figures de l’histoire nationale y séjournent : De Valera, Pearse, Collins, Mr et Mrs Plunkett, Ceannt, Connelly. Quatorze d’entre eux y seront fusillés, déclenchant par leur sacrifice la colère des Irlandais et la guerre d’indépendance en 1916. La prison est fermée en 1924.

Après cette présentation, la visite commence. Les couloirs sont étroits, sombres et humides. Les cellules sont exigües, mais parait-il, représentent un progrès puisque les prisonniers étaient auparavant enfermés dans des salles communes. Les ailes des cellules sont très sonores afin de repérer et de réprimer toute communication des détenus. Les gardes, eux, faisaient leurs rondes sur des tapis de laine pour éviter que les prisonniers ne les entendent venir.
Nous apercevons les cellules de De Valera (citoyen américain, ce qui lui évita d’être fusillé, et futur président de la République d’Irlande), mais aussi celle de Joseph Plunkett, qui se maria dans cette prison la veille de son exécution. Le couple eu droit à 10 minutes dans la cellule pour faire leurs adieux. Sa femme fut 5 ans plus tard enfermée dans la même aile au temps de la guerre civile.

Le guide nous explique les conditions de vie (pénibles) des détenus et achève sa visite par la cour de promenade, qui servait aussi en temps normal d’espace de travail puisque les prisonniers y cassaient des cailloux. C’est aussi dans cette cour que les 14 leaders de la révolte de 1916 furent exécutés, c’est donc un lieu symbolique pour l’Irlande. Le guide nous explique alors la signification du drapeau vert-blanc-orange : le vert représente les catholiques, l’orange les protestants unionistes et le blanc la paix qui doit régner entre eux. Cela se confirme, les Irlandais en veulent vraiment beaucoup aux Anglais.

La visite s’achève sur une exposition assez bien faite qui présente la condition des prisonniers et la guerre d’indépendance irlandaise.

A midi le quartier libre dans la ville de Dublin commence. On se gare vers Trinity college. Un groupe de retraités s’approche de nous en nous demandant d’où nous venons : ils sont vosgiens et notre bus est immatriculé en 88. Nous sommes des rémois malheureusement pour eux, mais alors une étincelle s’allume : l’un des couples retraités a sa petite fille qui habite à Reims et qui est partie en voyage en Irlande. Ne serait-elle pas avec nous ??? Et si ! Et c’est ainsi que Valérie a pu embrasser son grand-père et sa grand-mère sur un trottoir de Dublin.

Nous sommes donc en quartier libre pour une durée de 6 heures mais cependant, nombreux sont réticents à quitter la proximité du car. La situation est étonnante : des élèves qui sont très souvent sortis de nos classes dès que la sonnerie du lycée résonne, refusent aujourd’hui de se séparer trop longtemps des professeurs. Nous leur expliquons que Dublin est une ville de plus d’un million d’habitants et que distractions et musées (souvent gratuits) ne manquent pas, mais quelques uns ne sont guères convaincus.
Au final, nous en croisons beaucoup en train de faire du shopping. D’autres se sont lancés dans la visite de musées, certains enfin nous ont prié de les emmener dans un pub. Dans ce dernier cas nous leur accordons ce plaisir, mais pas d’alcool, les Irlandais sont très stricts là-dessus.

A 18h15, nous reprenons la route pour regagner la famille d’accueil. C’est la dernière soirée sur le sol irlandais, il va falloir penser à faire ses bagages.

lundi 19 mai 2008

Jour-6 Ils nous ont détraqué le temps avec leurs centrales nucléaires

Une journée chargée s’annonce : Dublin, Trinity College, abbaye de Glendalough, tout cela fait beaucoup, d’autant que le démarrage est relativement matinal. A 8h30, tout le monde est sur le pont et on s’échange les impressions sur les familles d’accueil. Nous prenons ensuite la route pour Dublin où nous nous garons en plein centre, près du Trinity College. Les élèves bénéficient d’un topo rapide sur l’histoire irlandaise ancienne et récente afin de les préparer au tour qui doit commencer à 9h30.

A cette heure une guide se présente : Fiona. Elle parle un français très correct et nous fait faire un tour de la ville vivant et relativement complet.








Elle nous présente cathédrales, églises, musées dont la maison de James Joyce ou la Collins Barracks, monuments, statues (dont la célèbre Molly Malone), rues commerçantes, bâtiments importants (dont les usines Guiness), la mairie, l’ambassade américaine, et la « maison blanche » irlandaise en plein cœur du Phoenix Park. Ce gigantesque parc public serait le plus grand d’Europe, deux fois plus vaste que Central Park. On y trouve zoo, monuments, terrains de sports, de grandes étendues herbues ou boisées, mais aussi un troupeau de daim en liberté qui suscite la curiosité des lycéens. Notre guide nous fait également une présentation des sports irlandais dont le football gaélique, un sport de balle qui mêle rugby et ballon rond. L’essentiel de la présentation et des sites présentés tourne cependant autour de l’histoire irlandaise « récente ». La guide nous a ainsi indiqué les statues des indépendantistes célèbres des XVIIe et XVIIIe siècles (Wolf Thones, O’Connell, Parnell, le groupe des Dubliners) mais aussi désigné les sites de la révolution irlandaise de 1916 appelée Pâques sanglante, telles que le Dublin castle où se tenait le QG de l’Armée et de Police britannique à Dublin, la Grande Poste où le dernier bastion des révoltés irlandais dû se rendre sous le feu des canons anglais et le tribunal où 16 des survivants furent condamnés à mort. Elle évoqua même la mémoire de sa grand-mère, âgée de 14 ans à l’époque qui perdit son « petit ami » de 16 ans, tué lors de ces événements. On sent que le souvenir des luttes pour l’indépendance est encore vivace et que, même si les choses se sont adoucies, ce n’est pas encore la grande amitié avec les Anglais. « Ca reste des Rosbifs » lance une voix dans le bus. Comme lui répond la guide avec un petit sourire : « ce n’est pas moi qui l’ai dit ! Nous sommes un peuple jovial mais un petit peu rancunier ».

Ce long parcours s’achève vers 11h30 pour laisser place à la visite d’une partie du Trinity College, principale université de Dublin. Cet édifice contient notamment le Book of Kells, bible enluminée datée du neuvième siècle. Le rez-de-chaussée de l’édifice présente les méthodes de calligraphie et de reliure de l’époque utilisant des colorants naturels, des peaux de veau (vélins) et des plumes d’oie ou de cygne. Le second niveau présente plusieurs manuscrits anciens dont deux pages du fameux Book of Kells. Le troisième présente enfin la « long room » qui est une gigantesque bibliothèque contenant des ouvrages anciens. La pièce est impressionnante, elle fait 65 mètres de long sur une quinzaine de mètres sous plafond. Les murs sont couverts de livres. Malheureusement les photos sont interdites…






























Après une petite demi-heure de route pour pique-niquer dans le parc de l’université, nous prenons la route pour la région de Wicklow et l’abbaye de Glendalough. Cette région se situe à proximité de Dublin, mais le contraste est impressionnant avec la capitale. Les monts de Wiclow sont des collines basses à la végétation rase mais verdoyante en partie recouverte par des buissons de genêts en fleurs. La campagne est magnifique et au détour d’une colline, la mer peut se présenter.
Nous parvenons vers 14 heures à Glendalough « les deux lacs » où on nous présente une exposition et un petit film qui retracent l’histoire du site.
En ce lieu s’était retiré l’Ermite Kevin au VIIe siècle. Pour gagner son paradis, il choisit de vivre dans une petite grotte, loin du monde et de faire preuve d’ascétisme. On dit qu’il passa plusieurs semaines dans l’un des lacs du site, les bras en croix, sans bouger, à tel point qu’un oiseau aurait fait son nid et pondu un œuf dans une de ses mains.
Sur le lieu de sa retraite, une communauté s’est établie. D’abord en bois et régulièrement pillés et brûlés par les Vikings, les bâtiments vont être remplacés par des édifices en pierre au XIe XIIe siècle. La menace Viking continuera à peser mais les bâtiments vont s’avérer plus résistants. L’édifice le plus remarquable du site est un « clocher » pointu de plus de 30 mètres qui servait à la fois de tour de garde, de réserve, de coffre-fort mais aussi… de clocher. Il est aujourd’hui entouré de pierres tombales celtiques dont certaines sont très anciennes.






















Après cette visite de l’abbaye, nous partons à la découverte des deux lacs. L’excursion doit durer un peu plus d’une heure et n’a rien à voir avec la dure randonnée du Connemara. Au bout du parcours on trouve un lac assez imposant niché au cœur de la vallée. Il est hors de question de s’y baigner, l'eau est glaciale.










Il est alors 18 h et l’heure de regagner Dublin pour retrouver les familles vers 19 heures. Nous les retrouvons ce soir encore un peu plus bronzé qu’hier : il a en effet encore une fois fait un temps radieux (mais parfois frais).








N.B. Plus de blog jusqu’à notre retour en France, car le ferry n’est pas équipé en Wifi.

dimanche 18 mai 2008

Jour-5 Show me the way to the next Whiskey Bar

C’est la dernière journée à Galway et les élèves font leurs adieux aux familles. A 8h30, les valises sont chargées dans le car pour faire route vers Dublin. Le temps est moins radieux, mais la pluie n’a pas encore fait son apparition et la température est largement supportable. Avant de quitter la ville, les lycéens sont d’abord lâchés dans un supermarché pour faire de menues emplettes et laisser le temps aux accompagnateurs de décompléter la cargaison d’eau et de nourriture, les réserves ont nettement fondu en deux jours…

Après cette escale, les élèves bénéficient d’un quartier libre de deux heures dans le centre de Galway. Ils en profitent pour découvrir cette ville très colorée, ses habitants et ses magasins…












12h, nous quittons définitivement la ville et entamons plusieurs heures de route vers Dublin. Après deux jours d’exercice physique intense, certains en profitent pour se reposer.

A mi-chemin, nous nous arrêtons à Kilbeggan pour visiter la distillerie de whisky locale. Celle-ci a été fondée en 1757 mais a fermé en 1957. Une petite quantité de whisky y est encore produite, mais celle-ci reste anecdotique et n’a plus rien à voir avec les 48 000 litres journaliers d’antan.













La guide, visiblement passionnée par son sujet, nous explique le fonctionnement des vieilles machines, nous montre cuves et alambics en nous détaillant les différentes étapes de la distillation du whisky. En gros, il s’agit de mélanger de l’eau chaude et des céréales concassées. Le liquide obtenu est ensuite refroidi, laissé à fermenter (4 jours pour obtenir un alcool à 8°) puis distillé à trois reprises. L’alcool produit titre alors 80 %. Le degré est alors réduit en ajoutant de l’eau distillée. La mise en fût est ensuite faite et les tonneaux de chêne sont alors entreposés entre 6 et 12 ans suivant la qualité à obtenir.

























A la fin de la visite, les majeurs ont droit à une dégustation du produit fini, puis le magasin est pris d’assaut par les élèves. Pour des cadeaux bien sûr.
A 16h, le car reprend la route pour la côte orientale de l’Irlande et la station balnéaire de Bray où nous faisons une petite pause plage. Il y fait un vent à décorner les bœufs, et on a tôt fait de rentrer se mettre à l’abri dans le bus. Quelques kilomètres encore pour rejoindre le quartier de Foxrock, où nous découvrons les nouvelles familles d’accueil de Dublin, accompagnées de Spiderman himself, à trouver sur les photos.